Depuis 2011, la Chine est devenue une destination très prisée des touristes. On ne peut pas dire qu’on y a transité sans découvrir le Palais d’Été, la Cité interdite et surtout la Muraille de Chine.
Mais entres deux visites, certains types de touristesviennent au plus près des habitants pour comprendre certains rites ancrés dans leur quotidien comme celui du thé. Depuis des millénaires, c’est devenu la boisson chinoise par excellence. Sa consommation a donné naissance à de nombreuses traditions, dont celle de la préparation de la cérémonie, appelée aussi « Gong Fu Chá » et qui signifie « prendre le temps pour le thé ». Le phénomène est apparu sous la dynastie Song, entre 960 et 1279, et s’est développé durant celle de Ming, de 1368 à 1644. Les Chinois peuvent le pratiquer tous les jours, mais il s’élève au rang de véritable art quand c’est un grand maître du thé qui l’accomplit.
De la plantation à la préparation
Thés Wulong, noirs et PuErh, ce sont les variétés les plus prisées des grands maîtres deChá, thé en langue locale, qui les alignent au même rang que les crus de vins chers aux œnologues. C’est pourquoi, ils sont fiers de les partager avec des invités de marque qui font des voyages aventure au pays ou qui y viennent pour d’autres motifs. Pour tout savoir sur le théier et ses feuilles, une promenade dans les plantations s’impose.
Originaire d’Extrême-Orient,cet arbuste se cultive en climat tropical, mais sait s’adapter à des contrées plus chaudes. Sa taille va de 1, 5, 10 et parfois 10 mètres, selon les variétés.La cueillette estréalisée à la main, quatre fois par an. Aussitôt, les feuilles sont soumises à différents procédés, à savoir le flétrissage, la dessiccation, l’oxydation, le roulage, la sudation, le tamisage et la torréfaction.
Quand vient le moment de l’infusion, l’hôte fait bouillir du thé noir ou vert, deux variantes de ce feuillage très apprécié des chinois, en obéissant à deux règles d’or : 1 à 2 minutes s’il le veut stimulant et 3 à 4 minutes s’ille préfère équilibrant. Il verse de l’eau chaude dans une grande théière, puis fait tourner les tasses trois fois dans la jatte. Le principe des « trois fois »est trèssignificatif : la première est dédiée à la terre, la deuxième pour les esprits et le dernier pour le ciel.
Comment déguster le thé pour faire honneur aux hôtes ?
Quand le thé est fin prêt, tout le monde s’installe sur un tatami ou autour d’une table. La coutume, en lien avec les croyances ancestrales, veut que les hôtes fassent humer les arômes à leurs invités. Ces derniers se relaxent, versent le liquide dans leur tasse et l’inhalent afin d’en mémoriser le parfum.Ensuite, ils avalent une petite gorgée pour mettre leurs papilles en éveil. Après, ils se concentrent et claquent la langue sur le palais pour révéler la rondeur du thé et en définir l’amertume ou la douceur.Forts de cette expérience vécue en « Empire du Milieu », les voyageurs ne manqueront pas de partager avec leurs familles et leurs amis les habitudes d’Asie.